Association Martiniquaise des Amis des Volcans Verts de la Caraïbe

L’avifaune du Rocher du Diamant :


On y trouve encore aujourd’hui une douzaine d’espèces qui en font un milieu particulièrement riche et sensible : le  Noddi brun (Anous stolidus) , la Sterne bridée (Onychoprion anaethetus), le Phaéton à bec rouge (Phaeton aethereus), le  Fou brun (Sula leucogaster), la Frégate superbe (Fregata magnificens), le Bihoreau violacé (Nyctanassa violacea), le Bihoreau gris (Nycticorax nyctycorax), le Héron vert (Butorides virescens), la Crécerelle d’Amérique (Falco sparverius), la Tourterelle à queue carrée (Zenaida aurita), le Tyran gris (Tyrannus dominicensis), l’Hirondelle à ventre blanc (Progne dominicensis).


Moine ou Mwen ou Noddi brun

Anous stolidus


Cet oiseau marin, largement distribué dans les Antilles, ne rejoint la terre que pour se reproduire. Encore appelé « Noddi brun » du fait de la couleur de son plumage, il aime nicher en colonie sur les îlets et les falaises rocheuses. Il est observé chez nous de mars à août. La femelle ne pond qu’un œuf. Principalement actifs le jour, ils aiment chasser en groupe. Les parents, ne possèdent pas de dimorphisme sexuel. Ils  participent tous les deux au nourrissage de leur progéniture jusqu’à une centaine de jours après son envol.


Sterne bridée ou Touaou

Onychoprion anaethetus


Le contraste est saisissant entre le dessus noirâtre et le dessous blanc. Au repos les ailes se croisent en dessous de la queue. La raie blanche de la tête s’étire en arrière de l’œil comme un sourcil. Cet oiseau pélagique ne se rapproche des côtes qu’au moment de la reproduction. L’œuf unique est pondu dans une petite cavité de la roche tapissée de petits cailloux et de débris coquilliers. Les deux parents assurent l’alimentation des oisillons par des apports réguliers en petits poissons et en mollusques.



Paille-en-queue à bec rouge

Phaethon aethereus


C’est un bel oiseau marin au plumage blanc avec une tache noire allongée près de l’œil et des rayures transversales noires ondulées sur le dos. Son nom vient du fait qu’il possède 2 rectrices médianes (plumes de la queue) étroites et fines, qui peuvent atteindre une longueur de 40 cm, et un bec fort de couleur rouge corail. On peut le voir de décembre à août voler au niveau du Rocher du Diamant où plusieurs couples viennent chaque année se reproduire. Ils ne nichent pas en colonies et chaque couple ne donne naissance qu’à un petit.


Fou brun

Sula leucogaster


La base d’un bec plutôt jaunâtre décrit un masque clair au niveau de la face. La poitrine et le ventre de couleur blanche tranchent avec le brun foncé largement dominant sur les autres parties du corps. Il exécute de beaux plongeons pour capturer de petits poissons sous l’eau. Les œufs sont déposés dans de petites dépressions du sol garnies de plumes, d’algues et de pourpier bord de mer. Les parents menacent du bec lorsqu’un intrus s’approche du nid.


Frégate superbe ou  Macari

Fregata magnificens


Précieux indicateur de la présence de gros poissons, cet oiseau, bien connu des marins-pêcheurs,  peut dépasser les 2,40 m d’envergure. Le mâle au plumage noir possède, en période de reproduction, une poche rouge sous la gorge. La femelle est également noire avec le haut  de la poitrine blanc. Ces oiseaux peuvent parfois s’observer très près du bord, quand les pêcheurs vident leurs poissons. Le « Macari » ne niche pas en Martinique. Cependant il  utilise le « Rocher du Diamant » et le « Rocher de la Caravelle » comme dortoir.


Bihoreau violacé ou Crabier bois

Nyctanassa violacea 


Ce héron actif surtout la nuit se nourrit principalement de petits crabes, d’où son nom créole. Sa tête noire surmontée d’une couronne blanc beige est prolongée d’un imposant bec conique de couleur noir. Une bande blanche souligne latéralement un œil vif rouge orangé. Le corps est recouvert d’un plumage bleu gris tacheté de noir au niveau des ailes. En vol, les pattes jaunes dépassent l’extrémité de la queue. Le nid volumineux et réutilisable est constitué de branchettes accumulées au cours des années.


Crabier bois ou Bihoreau gris

Nycticorax nycticorax


De la famille des hérons, il se rencontre dans la mangrove ainsi que dans les étangs et autres milieux d’eau douce. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel. Les couleurs dominantes sont le gris cendré et le blanc. Ses yeux sont rouges. Peu commun en Martinique, ce migrateur s’observe d’octobre à avril. De mœurs nocturnes, il se nourrit aussi bien de poissons, d’amphibiens, de crustacés que d’insectes, voire de vers de terre ou de petits mammifères. Son nom latin signifie « corbeau de nuit » son cri, ressemble d’ailleurs à un croassement.


Caïali ou Héron vert

Butorides virescens


Ce petit héron, au cri perçant, est très commun en Martinique. Il fréquente aussi bien les milieux salés que les mares, mangroves, voire de petits points d’eau dans les jardins. Son plumage multicolore est particulièrement marqué pendant la période nuptiale. Il est très difficile de différencier le mâle de la femelle. Oiseau patient, il peut rester immobile de longues minutes avant de lancer son bec pour attraper sa proie, poisson, amphibien, crustacé, anolis, ou  insecte. Cependant, il défend farouchement son territoire. C’est toute l’année qu’il peut être observé.


Crécerelle d’Amérique ou Grigri

Falco sparverius


Ce petit faucon, rare en Martinique, est bien présent au niveau des mornes de la Presqu’île du Sud-ouest. Un dos roux tacheté de noir tranche nettement avec une face inférieure plutôt blanche. Les ailes sont gris-bleu chez le mâle et plutôt rousse chez la femelle. Un œil perçant brille sur un fond dénudé de couleur jaune en arrière d’un puissant bec acéré. Les pattes et les doigts jaunes se prolongent de serres noires. Il se nourrit d’insectes, de chauve-souris et de petits passereaux


Tourterelle à queue carrée

Zenaida aurita


Très territoriale, présente en zones sèches , elle se rencontre surtout dans les bois et bosquets mais aussi en zones urbaines. Faisant partie du gibier, elle est cependant soumise à une réglementation particulière. Principalement granivore, elle se nourrit également de petits insectes ou de vers de terre. Elle pourrait être menacée par la « Tourterelle Turc » du fait de maladies que cette dernière est susceptible de transmettre à notre tourterelle. Une suspicion d’hybridation entre ces deux espèces est également évoquée mais non démontrée à ce jour.


Pipiri ou Tyran gris

Tyrannus dominicensis


Il s’observe davantage en milieu découvert des régions sèches. Il n’existe pas de dimorphisme sexuel chez cet insectivore. Ce sont de parfaits parents qui assurent le nourrissage des petits et surtout, qui n’hésitent pas à défendre leur nid avec véhémence contre l’incursion d’oiseaux parfois beaucoup plus gros qu’eux. Le « Pipiri » est également un modèle d’adaptation. En effet, certains d’entre eux ont modifié leur comportement en devenant des chasseurs nocturnes.  La nuit, en milieu urbanisé, il s’installe sur le sommet de lampadaires afin de capturer les insectes attirés par la lumière.

Hirondelle à ventre blanc

Progne dominicensis


Cette hirondelle est présente en Amérique Centrale, en Guyane et dans les Grandes et Petites Antilles. Elle est présente en Martinique, entre février et octobre, où elle niche. C’est d’ailleurs la seule hirondelle à se reproduire chez nous. Le plus souvent elles survolent, en groupes de quelques individus, les milieux ouverts, champs, prairies, savanes, au-dessus desquels elles capturent des insectes. Elle niche surtout sur les falaises côtières. Comme toutes les hirondelles et martinets, vivant sur le territoire national, l’ « Hirondelle à ventre blanc » est une espèce protégée.